Ethnologue, un catalogue des langues mondiales estime qu’il y aurait aujourd’hui 6 909 langues vivantes. Cela sous-entend 6 909 façons de dire « Je t’aime » ou « Je suis désolé ». 6 909 façons différentes de créer l’inspiration, la motivation et l’inclusion. Cependant, malgré ce chiffre impressionnant, 96 % de ces langues ne sont parlées que par 4% de la population.
Approximativement, seule une moitié de ces langues sont utilisées par moins de dix mille personnes, tandis qu’un quart ont moins d’un millier de locuteurs. Le risque d’exclusion est une véritable menace pour ces langues. Promouvoir une approche multi-linguiste permet une meilleure intégration tout en permettant la transmission du savoir au travers des mots.
L’HISTOIRE DE LA JOURNÉE INTERNATIONALE DES LANGUES
Les origines de la journée internationale des langues remontent en 1952. Le Bangladesh fut le premier pays à reconnaître cet événement en soutien au Mouvement Pour La Langue. Cependant, ce n’est pas avant novembre 1999 que cette journée fut officiellement considérée par la Conférence Générale De l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). L’objectif de l’UNESCO était de « promouvoir la préservation et la protection de toutes les langues utilisées par tous les habitants de la planète ».
Depuis ce jour, chaque nouvelle année se voit attribuer un thème différent. Une aubaine pour les membres des nations de concentrer leurs efforts. Cela a couvert une multitude de champs tels que le braille et la langue des signes, le cyberespace et l’éducation multilingue. Avec de puissants pays comme la Russie, les Philippines et le Canada y prenant part, sa prévalence sur la scène mondiale est désormais clairement reconnue. L’UNESCO même accueille chaque année un événement dans leur siège à Paris.
Certains pourraient se demander pourquoi la date du 21 février a-t-elle été choisie pour commémorer cet événement. C’est en réalité pour prêter hommage à la mémoire de ceux qui ont été tués pendant le Mouvement pour la Langue à Dhaka. On devine de suite que la signification derrière cette journée est bien plus forte et profonde qu’une simple célébration de la langue en tant que telle. Le message résulte d’un besoin de reconnaître les langues locales, afin de donner à tout le monde une chance d’être entendus pour devenir une partie intégrante de la société. Heureusement, c’est devenu de plus en plus commun pour des personnes d’adopter jusqu’à 3 langues. Ces personnes utilisent souvent leur langue maternelle et au moins une autre langue pour communiquer à une échelle internationale.
POURQUOI EST-CE SI IMPORTANT ?
Si on regarde la notion de langue du point de vue de la simplicité, les choses ne seraient-elles pas plus simples si nous adoptions tous la même langue pour communiquer ? À un certain niveau, cette affirmation est logique. Vous n’auriez jamais à vous inquiéter de l’idée de communiquer avec des gens venant d’un autre pays, mais la langue porte en son sein une signification bien plus importante qu’un simple outil de communication.
En ignorant la diversité des langues, nous risquons d’ignorer la connaissance scientifique et les traditions développées avec ces mêmes langues. L’ancienne Directrice Générale de l’UNESCO, Irina Bokova déclare : « Cette diversité linguistique et culturelle est peut-être notre meilleure chance pour l’avenir : pour la créativité, l’innovation et l’inclusion ». Ce n’est pas compliqué à comprendre, et ce même à une échelle locale que le même mot peut avoir différentes significations selon l’endroit où vous êtes situé dans le pays. Cela peut affecter la façon dont une histoire est racontée ou comment une information peut être transmise. Qui sait quelles informations nous pourrions manquer si les langues locales n’étaient plus utilisées.
QU’EST-CE QUE CELA VEUT DIRE POUR LES PROCHAINES GÉNÉRATIONS ?
Dans un monde de plus en plus divisé, les personnes qui peuvent communiquer et articuler des pensées et des idées à travers les pays sont peut-être la seule chance de permettre à la scène mondiale d’avancer en un bloc uni. Le respect et la tolérance forment une grande partie de l’apport de ces langues au premier plan plutôt que de les laisser disparaître. En inculquant cette mentalité aux prochaines générations, on peut permettre un soutien infaillible à l’incorporation des langues minoritaires. Même aujourd’hui pour des célébrations, de nombreux enfants à Londres interprètent des danses, des pièces de théâtre et des chansons issues de d’autres cultures. Londres seule comprend plus de 270 nationalités différentes.
Des traditions bien ancrées sont très souvent un savoir scientifique négligé, mais permettre aux enfants d’accéder à ceci ne fera que les inspirer encore plus. Favorablement, l’explosion des réseaux sociaux a permis des niveaux encore jamais connus de communication entre des groupes sociaux et culturels. Cette facilitation de la communication peut parfois nous rendre fainéant, mais même des entreprises comme Microsoft reconnaissent le pouvoir qu’ils ont de pouvoir promouvoir les langues à ce niveau. En 2012, Microsoft a ajouté le hmong daw à la liste de traduction de Bing. Bing possède désormais plus de 60 langues disponibles à la traduction. Ce n’est qu’un minuscule avant-goût des 6 909 langues pratiquées à travers le monde, mais cela contribue néanmoins à renforcer le besoin de perpétuer la tradition de cette journée internationale.