DES EMPRUNTS DÈS LE DÉBUT
L’anglais est et a toujours été une langue qui absorbe beaucoup de mots venus d’autres langues. Le riche mélange d’emprunts lexicaux qui composent la langue anglaise telle que nous la connaissons aujourd’hui est composé à au moins 80 % de mots empruntés, adoptés et conservés. L’anglais était autrefois considéré comme la langue des paysans, alors que le latin et le français étaient parlés dans les églises et à la cour. Depuis ses plus anciennes origines en tant que mélange de dialectes germaniques, ce qui allait devenir l’anglais a rapidement été altéré – grâce aux Scandinaves sous forme de Vikings. Par la suite, la langue a gonflé avec l’adaptation de nombreux mots français, entre les luttes de pouvoir monarchiques, pour former le Vieil Anglais. Plus de 10 000 mots ont été empruntés de manière permanente à cette époque tumultueuse : crown, peace, herb et banquet, par exemple.
PAS SEULEMENT EMPRUNTÉ, MAIS AUSSI INVENTÉ !
En passant au vieil anglais et à l’anglais moyen, Chaucer a créé et introduit plus de 2000 mots dans la langue – friendly, learning, galaxy et universe, pour n’en citer que quelques-uns. De même, à une époque plus tardive, Shakespeare a créé et introduit plus de 1700 nouveaux mots courants dans le lexique, des mots toujours très utilisés de nos jours. C’est aussi à cette époque que s’est produit le Grand Changement Vocalique, qui a éloigné la prononciation des racines latines vers quelque chose d’uniquement anglais. La langue a ensuite continué pour donner l’anglais moderne, du seizième siècle à nos jours. Un voyageur temporel pourrait retourner dans le Londres de 1580 et comprendre assez clairement le patois local et la langue écrite.
L’ANGLAIS MULTICULTUREL
À chaque étape de son développement, l’anglais a absorbé des mots des langues romanes européennes basées sur le latin, en particulier le français. D’autres langues ont également été utilisées pour puiser des emprunts lexicaux à travers les âges, y compris le néerlandais – coleslaw, boss et booze ; le japonais – typhoon, tsunami et sushi ; le portugais – banana, baroque et flamingo ; l’arabe – alcohol, apricot et orange ; le sanskrit – grass, committee et love ; le russe – balaclava, mammoth et pogrom, et même le swahili – Jenga et mamba. L’anglais moderne emprunte toujours aux autres langues. Ce n’est pas une surprise. En tant que lingua franca occidentale toujours plus utilisée, l’anglais doit adopter d’autres mots d’autres langues, des champs d’étude, des développements technologiques et de l’argot pour rester bien vivant dans un monde interconnecté.
QUE SONT LES EMPRUNTS LEXICAUX ?
Il existe deux types d’emprunts lexicaux – les emprunts populaires et les emprunts savants. Les emprunts populaires sont des mots qui apparaissent dans la langue de tous les jours et qui ne nécessitent pas d’être interprétés par un spécialiste. Leurs racines peuvent se voir dans leur orthographe, mais ils ne demandent pas vraiment d’explication quant à leur signification. Les emprunts savants sont toutefois le plus souvent empruntés dans des domaines techniques et académiques. De nombreux termes en droit, en médecine, en législation, en religion et le littérature sont des emprunts savants. Ces termes ne sont pas utilisés dans la langue du quotidien et ne sont généralement compris que par les membres du domaine dans lequel ils sont utilisés.
À l’occasion, il peut y avoir un mélange des deux. Ballet, qui est un mot emprunté au français, se comprend communément comme un type de danse artistique. On peut affirmer que toute personne qui parle anglais sait ce qu’est le ballet. Mais de nombreux termes de ballet, comme ceux qui décrivent des techniques ou mouvements en particulier, ne seraient pas compris hors des conservatoires de danse.
L’emprunt est une métaphore technique utilisée par les lexicographes pour décrire des mots adoptés à partir d’autres langues – l’anglais a lui aussi laissé sa marque sur les autres langues, mais c’est là encore un autre labyrinthe. Quand deux communautés culturelles parlant des langues différentes se rencontrent, la modification de la langue se produit forcément et dans les deux sens. Quand un nom pour une chose inconnue existe déjà dans une langue étrangère, il est plus facile d’emprunter le mot existant. Avec le temps, ce mot est assujetti aux règles anglaises d’orthographe et de prononciation et finit par être incorporé dans la langue. Une fois que sa signification ne nécessite plus d’explications, le mot est alors considéré comme étant devenu conventionnel. Il est bien plus facile d’appeler une banane, banane, quand les peuples locaux l’appellent banane, plutôt que d’inventer un mot entièrement nouveau.
SA DIFFICULTÉ PEUT LA RENDRE AMUSANTE
De nombreux sketchs comiques se basent sur le côté étrange de l’anglais – pourquoi les prononciations ne correspondent pas au visuel phonétique du mot, ou pourquoi les pluriels raccourcissent et changent entre les sujets. Tout vient des anciens temps, « Ye Olde Times » (ce qui à l’époque aurait été prononcé « The Old Times ») quand les mots adoptés ont conservé l’orthographe de leur mot racine, alors que la prononciation s’est anglicisé à travers les siècles. L’anglais peut être une langue étrange :GHOTI se lit « fish ».
L’ANGLAIS – LE MELTING POT LINGUISTIQUE
Selon la distance à laquelle vous êtes prêt à remonter dans le temps, l’anglais pourrait être considéré comme ayant évolué presque entièrement à partir d’emprunts lexicaux. Le développement de l’anglais à travers les siècles a connu des phases distinctes. Avec les guerres et les changements de règne, avec les envahisseurs amenant avec eux leur lot de mots, avec la sophistication du commerce et des connaissances, l’anglais a poursuivi sa mue. L’anglais a toujours été en mouvement.